2004 - ANNEE MAÏMONIDE
2004 est l’année Maïmonide,800 ans après sa mort.

MOÏSE MAÏMONIDE
En Hébreu Moshe Ben Maimon dit RAMBAN
En Arabe Moussa Ibn Maimoun
Philosophe Talmudiste et Médecin Juif
Né à Cordoue 1138-Mort à Fostat 1204

Né à Cordoue dans une famille de tradition biblique longtemps enracinée en Espagne,

il eut à subir les sévices des occupants  berbères ,la dynastie des Almohades, qui ne laissaient aux juifs que le choix entre la « soumission » ou la mort .

 A l’âge de vingt ans, il se voit  contraint  avec les membres de sa famille de fuir les nouveaux envahisseurs de l’Andalousie, et durant plusieurs années, il est contraint à se transformer extérieurement en musulman.

Réfugié à Fez,il est en contact avec le monde des philosophes arabes qui avaien traduit Aristote dans leur langue et c’est imprégné de cette triple culture,juive ,arabe et grecque-

qu’il va esayer de jeter des ponts entre les enseignements de la Bible et la philosophie d’Aristote.

Chassé à nouveau par les Almohades,il est obligé de quitter Fez avec les siens en 1165 en abandonnant tout derrière lui pour se rendre en Palestine. Ne pouvant subsister là-bas,

il se dirige vers le Caire où il est loin de rencontrer un accueil favorable tant de la part de ses corréligionnaires que des Egyptiens.La perte de son jeune frère David, « le plus parfait et leplus vertueux des hommes »selon lui, survenue lors d’un naufrage le plonge dans une douleur terrible.Il exerce sa profession de médecin et très vite,grâce à son talent devient le médecin du Sultan et de toute sa cour  où il passe de longues et fatigantes journées qui le ramènent  chez lui à des heures avancées exténué et où il retrouve dans son antichambre une grande multitude « juifs et gentils venus me consulter ».  Il se sent extrêmement vieux et faible et se plaint de n’avoir que peu de temps pour écrire.Il eut un fils d’un second mariage,Abraham qui sera après sa mort, un grand défenseur de son œuvre.

 Deux ouvrages encadrent l’œuvre de Maïmonide,rédigée majoritairement en arabe ou en judeo-arabe,la langue  utilisée par les sages juifs d’Andalousie.Ce sont le MISHNE TORAH(la répétition de la Loi) dont le LIVRE DE LA CONNAISSANCE  forme la première partie- et le MORE HANEBUKHIM (Le Guide des égarés,Dalilat al Haïryn).

Maïmonide reconnaissait lui-même que son œuvre était destinée à une élite et non pas aux masses incultes incapables de suivre un raisonnement philosophique ;il se plaît même à introduire des contradictions(au nombre de 7) pour rendre plus ardue leur compréhension.

Nous ne prétendrons pas résumer l’œuvre de Maïmonide en quelques lignes .
Tâchons d’en délimiter les pistes essentielles :

Du MISHNE TORAH, il dit avoir voulu  composer un code qui comprendrait tous

les commandements et les lois du judaïsme depuis l’époque de Moïse jusqu’au Talmud   pour faciliter leur connaissance et leur mémorisation et aider à leur compréhension. ,Dans le LIVRE DE LA CONNAISSANCE , il va plus loin que le code légal et développe un système doctrinal pour expliciter certaines croyances ou dogmes et tracer les conditions historiques qui ont fait que les Juifs se sont constitués en une communauté à part.

 Le GUIDE DES ÉGARES a lui pour propos de dissiper la perplexité(on l’appelle aussi Guide des Perplexes) qui s’empare des personnes  dont la pratique religieuse  et la culture biblique  se trouvent confrontées avec le savoir philosophique acquis depuis peu. Il espère ainsi leur permettre d’avancer sur la voie du perfectionnement intellectuel et les rendre capables de comprendre les réalités métaphysiques. C’est dans le Guide entre autre que Maïmonide polémique avec les philosophes arabes, les « mutakalimun », sur la question de l’Eternité de l’Univers-postulat plaidé par Aristote - ou de sa Création ,dogme sur lequel repose l’ensemble de la Torah .En vérité, Maïmonide oscille entre les deux conceptions ;il considère que les tentatives de démonstration de la Création de l’Univers faites par les philosophes arabes ne sont pas satisfaisantes ,mais d’autre part concède que les opinions d’Aristote pourraient être acceptables si elles pouvaient être démontrées et qu’en l’absence de cette démonstration ,il plaide pour ce que nous dit la Tora, le MAASSE BERECHIT.

Les questions fondamentales portant sur l’existence ,l’unité et l’incorporéité de Dieu sont très largement abordées dans le Guide.

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On ne compte plus tous les ouvrages qui ont étudié l’œuvre de ce penseur hors du commun
qui a entrepris de réconcilier la Foi et la Raison, en particulier dans la recherche de la connaissance de Dieu.

                                                                                                         Robert Farhi

Statut de Maïmonide à Cordou devant sa maison

Rue où habitait Maïmonide à Cordou