Raymond Stambouli est décédé le 15 avril 2004.   

L'AJOE s'associe à la douleur de Renée et présente toutes ses condoléances à la famille de Raymond.
Raymond était un homme exceptionnel, qui nous a éclairés de toutes ses connaissances historiques et humaines, sa sagesse et son sens aigu de l'analyse ont accompagné le bureau de l'AJOE depuis le début.
Il restera toujours dans nos mémoires et nous tâcherons de nous inspirer de sa générosité.

Le Bureau de l'AJOE

Ses origines familiales étaient typiquement séfarades : chassée d’Espagne au XVème siècle, la famille migre par la « voie du Nord » vers l’Empire ottoman : Istamboul puis, au XIXème siècle, Damas. L'assimilation est totale, le judéo-espagnol oublié dans cette famille de financiers vivant de la ferme des impôts pour le compte du Sultan, et habitant dans une somptueuse maison « andalouse » du quartier juif. Le nom familial de Lévy, se transforme en Lévy-Stambouli, puis Stambouli.

La famille devient francophone, le père de Raymond étudie chez les Jésuites à Beyrouth, s'installe comme avocat au Caire pendant la Première Guerre mondiale. Mais Raymond est né à Damas en 1923 car selon la coutume, les femmes d’origine damascène retournaient dans cette ville pour accoucher. Après des études secondaires chez les Frères des écoles chrétiennes, il poursuit ses études en arabe, fréquente l’université égyptienne de droit et travaille à la Compagnie Française des Pétroles.

La période égyptienne prend fin en 1949, car Raymond Stambouli, qui s'était éveillé à la conscience politique pendant la guerre, par le refus de l’occupation occidentale et la lutte contre le nazisme, était devenu communiste.

Ce communiste éduqué chez les frères chrétiens était profondément athée et était resté fidèle à ses idéaux de jeunesse. Il était néanmoins tolérant, et aidait généreusement les diverses associations qui font vivre la mémoire, en France comme en Égypte (comme l'Association pour la Préservation du Patrimoine Juif en Egypte, fondée par Jacques Hassoun, et L’Association des Juifs Originaires d’Egypte.) D'une grande culture, il avait donné une conférence à la Sorbonne sur l'expédition de Bonaparte en Égypte et avait écrit "Les clefs de Jérusalem", un récit documenté de la croisade de Saint Louis en Égypte, grâce à sa connaissance de l'arabe qui lui permettait de confronter les sources occidentales aux sources égyptienne.

En ces temps de remontée de l'intégrisme, sa tolérante sagesse alliée à sa grande générosité nous manquera à tous.

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